Robert et Jean Baptiste Osmond
Pendule colonne en bronze doré vers 1770

Robert et Jean-Baptiste Osmond
Pendule colonne "à la Grecque"
Cabinet en bronze ciselé et doré, non signé
Signé sur le cadran Hennequin à Paris
Paris vers 1770
Hauteur : 35,5 cm, base carrée mesurant 16 x 16 cm
Bibliographie : cette pendule est reproduite et commentée dans les publications suivantes :
- Hans Ottomeyer and Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, München 1986, p. 194, pl. 3.12.3, reproduisant une pendule identique au palais royal de Stockholm.
- Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle, Éditions de l’amateur, Paris 1997, p. 185, illustration en couleur d’une pendule a colonne en bronze doré signée Osmond avec un mouvement de Louis Montjoye.
- Elke Niehüser, Die Französische Bronzeuhr, Callwey, München 1997, p. 252, pl. 1091
- Peter Hughes, French Fashion at Petworth, Apollo, September 2008, p. 63, pl.5
Cette pendule à mouvement de huit jours, enchâssée dans un cabinet en forme de colonne tronquée, constitue un exemple emblématique de la production néoclassique parisienne des années 1760-1770. L’ensemble, en bronze finement ciselé et doré, est attribué à l’atelier de Robert Osmond (1711–1789) et de son neveu Jean-Baptiste Osmond (né en 1742), figures majeures parmi les bronziers parisiens, du renouveau stylistique qui marque les arts décoratifs à la fin du règne de Louis XV.
Le cadran circulaire émaillé, signé par l'horloger Hennequin, indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes. Il est accompagné de deux aiguilles repercées en bronze doré. Le mécanisme comprend un échappement à ancre à recul, une sonnerie à roue de compte sur cloche argentée (heures et demies), et une suspension à fil.
La composition s’articule autour d’une colonne cannelée surmontée d’un vase à décor de grecques et de festons, amorti par une grenade éclatée. Le cadran est encadré par une belle guirlande de laurier en corde a puits, fixée par un nœud. La base carrée, soulignée d’un tors de laurier, participe à l’équilibre architectural de l’ensemble.
Ce modèle est répertorié dans le Recueil de desseins. Modèles de pendules, années 1755–1780, un manuscrit conservé aujourd’hui à la Bibliothèque de l’INHA (fonds Doucet). Il y figure sous trois variantes (dessins nos 51, 56 et 81), témoignant de l’importance de cette typologie dans l’œuvre des Osmond. Leur volonté de défendre la paternité de leurs créations les amène à être signataires en 1766 d’une déclaration devant le Parlement de Paris visant à encadrer la protection des modèles des bronziers.
La forme en colonne tronquée, probablement inspirée des travaux de l’architecte et dessinateur Jean-Charles Delafosse (1734–1791), s’impose comme un motif iconique du premier néoclassicisme. Elle symbolise alors le goût naissant pour le greek revival dans les anrts décoratifs français, que le diplomate Melchior von Grimm évoque dès 1763 dans ses Correspondances littéraires : « Depuis quelques années on a recherché les ornements et les formes antiques […] tout est à Paris à la grecque ».
Le succès de ce modèle fut tel qu’il fut rapidement repris, notamment par la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, qui en propose dès 1772 une version en porcelaine dure. Un exemplaire daté 1775 est conservé dans les collections royales britanniques. Si la participation des Osmond à cette adaptation n’est pas documentée, la filiation esthétique est indéniable.
Robert and Jean-Baptiste Osmond
A Late Louis XV ormolu column Clock
The cabinet of finely chased and gilded bronze, unsigned
The dial signed Hennequin à Paris
Paris, circa 1770
Height: 35.5 cm; square base measuring 16 x 16 cm
Bibliography: This clock is reproduced and discussed in the following publications:
Hans Ottomeyer and Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 194, pl. 3.12.3, depicting an identical clock at the Royal Palace in Stockholm.
Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Âge au XXe Siècle, Éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p. 185, color illustration of a column clock in gilded bronze signed Osmond with a movement by Louis Montjoye.
Elke Niehüser, Die Französische Bronzeuhr, Callwey, Munich, 1997, p. 252, pl. 1091
Peter Hughes, French Fashion at Petworth, Apollo, September 2008, p. 63, pl. 5
This eight-day movement clock, housed in a cabinet shaped like a truncated column, is a quintessential example of Parisian Neoclassical production from the 1760s–1770s. The whole ensemble, in finely chased and gilded bronze, is attributed to the workshop of Robert Osmond (1711–1789) and his nephew Jean-Baptiste Osmond (b. 1742), leading figures among Parisian bronziers during the stylistic revival marking the end of Louis XV’s reign.
The circular enamel dial, signed by the clockmaker Hennequin, shows the hours in Roman numerals and the minutes in intervals of five in Arabic numerals. It is accompanied by two pierced gilded bronze hands. The mechanism features a recoil anchor escapement, a countwheel striking on a silvered bell (hours and half-hours), and a silk suspension.
The composition centers around a fluted column topped with a vase adorned with Greek key motifs and festoons, crowned by a bursting pomegranate. The dial is framed by an elegant laurel garland with a corded twist, held by a ribbon knot. The square base, outlined with a laurel torus, contributes to the architectural balance of the piece.
This model is documented in the Recueil de desseins. Modèles de pendules, 1755–1780, a manuscript now held at the INHA Library (Doucet collection). It appears there in three variants (drawings no. 51, 56, and 81), reflecting the importance of this typology in the Osmonds’ work. Their desire to protect their designs led them to sign a declaration before the Paris Parliament in 1766, aimed at regulating the protection of bronziers’ models.
The truncated column form, likely inspired by the work of architect and designer Jean-Charles Delafosse (1734–1791), became an iconic motif of early Neoclassicism. It symbolized the emerging taste for Greek Revival in French decorative arts, as diplomat Melchior von Grimm noted as early as 1763 in his Correspondances littéraires: "In recent years, antique ornaments and forms have been sought after […] everything in Paris is à la grecque."
This model was so successful that it was soon adapted, notably by the Royal Porcelain Manufactory of Sèvres, which offered a hard-paste porcelain version as early as 1772. One example dated 1775 is held in the British Royal Collection. While the Osmonds' involvement in this adaptation is undocumented, the aesthetic lineage is unmistakable.