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Rare gueridon de campagne en acier poli

Paris vers 1795 - 1800

etiquette philippe guegan vase.jpg

Guéridon de campagne à système d’époque néoclassique

Acier, bronze doré, tôle de fer, marbre bleu turquin

Paris fin du XVIIIe siècle


Hauteur : de 67 à 85 cm / Diamètre : 66 cm  



Rare et beau guéridon, à système, en acier poli et bronze doré. Le plateau en marbre bleu turquin est porté par un fut en forme de colonne, qui repose sur un élégant piètement tripode terminé par des pattes de lions, réunis par une entretoise de forme triangulaire et concave, montée sur trois petites roulettes tournées en bois de gaïac.


Ce guéridon présentes trois particularités caractéristiques du mobilier de campagne tel qu'il était réalisé autour de 1800. D’une part il est entièrement en métal, sauf son plateau de marbre, d’autre part il est totalement démontable et remontable à loisir, ce qui facilite son transport sous une forme peu volumineuse, enfin, il est équipé d’un système permettant d’ajuster la hauteur du plateau, ce qui permet de s'en servir dans différentes configurations. Le fut central se prolonge, sur une longueur de 21 cm, par un robuste pas de vis qui permet d’élever le plateau en hauteur, en le faisant tourner, de 69 à 85 cm environ. En position basse ce système de vis est caché dans le fourreau orné d’une pomme de pin qui se trouve au centre du piètement.


Le contraste entre l’acier poli et le bronze doré était à la mode dans les arts décoratifs dans le dernier quart du XVIIIe siècle ; mais ces meubles demeurent une rareté, car l’acier était alors un matériau peu abondant et difficile à mettre en œuvre. 


On identifie par exemple un corpus de très belles consoles en acier et bronze doré, attribuées au serrurier Deumier, réalisées vers 1765 d’après un dessin de Victor Louis[1], un guéridon en acier réalisé par l’orfèvre viennois Domanek en 1770 offert par l’archiduchesse Marie-Christine à sa sœur la Dauphine Marie-Antoinette[2], l’ébéniste Riesener livre en 1786 un secrétaire et une table en acier nacre et bronze doré pour le boudoir de la reine au château de Fontainebleau et le journal du Garde Meuble de la Couronne recense différentes commandes faites à des maîtres serruriers, principalement des lits, prisés pour leurs qualités hygiéniques[3].


Cette mode pour le mobilier en acier poli se poursuit sous le Consulat et l’Empire. L’éclat précieux du métal qui imite celui de l’argent, sa solidité et sa simplicité s’accordent bien avec l’esthétique et les usages militaires de l’époque. Ainsi tout un ensemble de mobilier de campagne, à l’image de notre guéridon, est créé pour les officiers de l’armée Françaises, héros flamboyants des lendemains de la Révolution. Solides, démontables, peu volumineux, luxueux, quoique d’une esthétique simple, quelques exemples de ce mobilier de campagne, réalisé autour de 1800, nous sont parvenus, à l’image du bivouac de l’Empereur, véritable palais itinérant, dont le lit pliant du serrurier Desouches est emblématique, ou comme cette table parasol de campagne de Biennais conservé au MAD de Paris. La manufacture Deharme pourrait être l’auteur de notre guéridon, qui à produit d’autres modèles en acier poli et bronze doré[4], mais ce pourrait également être l’œuvre d’un serrurier parisien, tel Clément Lossen (†1815), serrurier établi rue du faubourg Saint-Antoine, distingué par la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale en 1811 pour « une table en fer, sous forme de guéridon, exécutée avec soin »[5].



[1] L’une livrée au roi Auguste III de Pologne à Varsovie, une paire acquise par le marquis de Beringhen, une quatrième conservée au musée de l’Ermitage à Saint Pétersbourg, etc …

[2] Ancienne collection comte Niel, donné au château de Versailles en 1966

[3] Entre 1784 and 1787 Jacques-Antoine Courbin, serrurier du roi, fournit quatre lits en acier poli pour les appartements des princes. Un inventaire de 1792 décris deux lits en acier de Courbin, livrés pour le service du Dauphin : « Pour les garçons de la chambre... deux lits de fer à quatre colonnes à châssis plats de six pieds de long, 6 pieds 6 po de haut et 3 pieds 8 po de large ... ... preisés a 2 422 livres »

[4] Christophe Huchet de Quénetain in les Styles Consulat et Empire, Paris, 2005, pp.50-51 (ill. p.50).

[5] Buletin de Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale, Dixième Année (N°83) Mai 1811, page 110

A rare neoclassical polished steel and giltbronze campaign gueridon

Polished steel, gilded bronze, iron tole, turquin marble

Paris circa 1800


Height : from 67 to 85 cm appx / Diameter : 66 cm


The Turquin marble top is supported by a column-shaped shaft, which rests on an elegant tripod base ending with lion paws, joined by a concave triangular-shaped stretcher, on three small castors in guaiac wood.


This gueridon has three distinctive features. Firstly, it is entirely made of metal, except for the marble top; secondly, it can be disassembled and reassembled at will, making it easy to transport in its compact form; and thirdly, the height of the tray can be adjusted from approximately 69 to 85 cm, through a screw system hidden in the pine-cone sheath in the centre of the base.


The contrast between polished steel and gilded bronze was fashionable in the decorative arts from the last quarter of the 18th century onwards; but such furniture remains a rarity, as steel was then a scarce and difficult material to work with. We have identified, for example, a corpus of very fine consoles in steel and gilded bronze, attributed to the locksmith Deumier[1], made around 1765 after a design by Victor Louis; a steel pedestal table made by the Viennese silversmith Domanek in 1770, offered by the Archduchess Marie-Christine to her sister the Dauphine Marie-Antoinette[2], in 1786 the cabinetmaker Riesener delivered a secretary and table in mother-of-pearl, steel and gilded bronze for the Queen's boudoir at the Château de Fontainebleau, and the journal of the Garde Meuble de la Couronne lists various orders placed with master locksmiths, mainly for beds, prized for their hygienic qualities[3].


The fashion for polished steel furniture continued under the Consulate and Empire. The precious shine of the metal, which imitates silver, its solidity and simplicity, were well suited to the aesthetic and military uses of the time. A whole range of campaign furniture, like our pedestal table, was created for French army officers, the flamboyant heroes of the aftermath of the Revolution. Solid, dismountable, not bulky, luxurious, yet simple in aesthetic, a few examples of this campaign furniture, made around 1800, have come down to us, such as the Emperor's bivouac, a veritable itinerant palace, of which the folding bed by the locksmith Desouches is emblematic, or like this campaign parasol table attributed to Biennais housed at the MAD in Paris. Our pedestal table may have been made by the Deharme factory[4], which also produced other models in polished steel and gilded bronze, but it could also be the work of a skilled craftsman, such as Clément Lossen (†1815), a locksmith established on rue du faubourg Saint-Antoine, distinguished by the Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale in 1811 for "an iron table, in the form of a pedestal table, executed with care"[5].



[1] One supplied to king Augustus III of Pologne in Varsovie, a pair purchased by marquis de Beringhen, a fourth housed in the St Petersburg Hermitage muséum, etc …

[2] Collection comte Niel, gifted to château de Versailles en 1966

[3] Between 1784 and 1787 Jacques-Antoine Courbin, lockmith to the King, supplied four polished steel beds for the princes apartment. A 1792 inventory depicts two of those beds supplied for the Dauphin household : « Pour les garçons de la chambre... deux lits de fer à quatre colonnes à châssis plats de six pieds de long, 6 pieds 6 po de haut et 3 pieds 8 po de large ... ... preisés a 2 422 livres »

[4] Christophe Huchet de Quénetain in les Styles Consulat et Empire, Paris, 2005, pp.50-51 (ill. p.50).

[5] Buletin de Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale, Dixième Année (N°83) Mai 1811, page 110

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