Barthelemy Jean Pinson - Bergère d'époque Louis XV
Paris vers 1750, estampillée B.J.PINSON

Bergère en cabriolet d’époque Louis XV
Hêtre sculpté
Estampillée B.I.PINSON sous la traverse arrière
Paris vers 1750
Barthélemy-Jean Pinson, reçu maître menuisier à Paris vers 1735
Garniture de tapisserie en laine au petit point à décor fleuri d’indienne multicolore sur fond vert
Hauteur : 93 cm, Largeur : 74 cm, Profondeur : 66 cm
Cette belle bergère aux lignes sinueuses, présente un gabarit tout en courbes, et se distingue par le dessin souple de ses accotoirs en coup de fouet, et par son très beau décor sculpté de cartouches rocailles symétrisés. En l’absence de l’estampille de Pinson, on serait tenté d’attribuer la paternité de ce siège aux Tilliard, tant le registre décoratif de ces cartouches centrés d’un cœur est une marque de fabrique de leur atelier. A tout le moins l’examen de cette bergère nous permet de comprendre que Barthélemy Jean Pinson fut au nombre de ceux qui empruntèrent certaines formules aux Tilliard. Peut-être fut-il même un de leur sous-traitants.
Barthélemy Jean Pinson, fils de Jean Pinson, maître menuisier de la paroisse de Bonne-Nouvelle, fut reçu maître à Paris vers 1735. En janvier 1733, alors qu’il effectue son tour de France, et qu’il est encore compagnon menuisier, il se marie à Dijon avec une demoiselle Nicole Sicardot, fille d’un vigneron de Fontaine les Dijon[1]. En 1742 il est cité comme maître menuisier établi rue de Cléry[2], puis par la suite, il transfère son activité dans le quartier du faubourg Saint-Antoine, puisqu’il apparait dans un acte de 1749 comme maître menuisier établi rue de Charonne[3]. C’est de cette période de la rue de Charonne, autour de 1750, que date notre bergère, comme en témoignent les deux poinçons de Jurande, présents de chaque côté de l’estampille. Le travail de ce menuisier est encore relativement mal connu. Le comte de Salverte et Jean de Nicolaÿ citent tous deux des sièges de très bonne qualité. Son estampille est rare et les détails biographiques inédits que nous citons sont le fruit de recherches récentes effectuées en archives.
Les Tilliard installés rue de Cléry dirigeaint l’un des principaux ateliers de menuiserie de la capitale sous Louis XV. Menuisiers ordinaires du Garde Meubles de la Couronne, ils sont l’un des ateliers les plus recherché de Paris et leur production se remarque par la grande qualité de la sculpture. Les Tilliard faisaient appel à des sculpteurs aussi renommé que Nicolas Heurtaud avant 1753, Roumier, Damien Quintel ou Toussaint Foliot.
Les cartouches en forme de cœur, qui ornent le haut du dossier de cette bergère, le centre de la ceinture et le haut des pieds sont très typiques des sièges produits par cet atelier sous la direction de Jean-Baptiste I Tilliard.
------
[1] AD21, Registres Paroissiaux Dijon, Saint-Jean, Janvier 1733
[2] Archives Nationales, Minutier Central, ET/XXX/286/Lebrun Georges Claude, fichier 2A2. Barthélemey Jean Pinson, maître menuisier, demeurant rue de Cléry est cité dans un acte du 30/05/1742
[3] Archives Nationales, Minutier Central, ET/XXVIII/211/Lebrun Georges Claude. Barthèlemey Jean Pinson, maitre menuisier demeurant rue de Charonne est cité dans une procuration actée le 21/03/1749
A Louis XV period cabriolet bergère
beechwood
Stamped B.I.PINSON under the seat rail
Paris circa 1750
Barthélemy-Jean Pinson, received master in Paris circa 1735
Upholstered in wool needlwork tapestry with multicoloured Indienne patern on an emerald green background
36,61 in. high (93 cm), 29,13 in. wide (74 cm), 25,98 in. deep (66 cm)
This beautiful bergère, with its sinuous lines and curved frame, is distinguished by the supple design of its whiplash-shaped armrests and its beautiful carved decoration of symmetrical cartouches. In the absence of Pinson's signature, it would have been tempting to attribute this chair to the Tilliards, given that the decorative scheme of cartouches centred on a heart is a hallmark of their workshop. At the very least, an examination of this armchair allows us to understand that Barthélemy Jean Pinson was one of those who borrowed certain formulas from the Tilliards. Perhaps was he even one of their subcontractors.
Barthélemy Jean Pinson, son of Jean Pinson, master joiner in the parish of Bonne-Nouvelle, was awarded a master's degree in Paris around 1735. In January 1733, while on his tour of France and still a journeyman joiner, he married Nicole Sicardot in Dijon, the daughter of a winegrower from Fontaine les Dijon[1]. In 1742, he was listed as a master joiner established on rue de Cléry[2], and later moved his business to the Faubourg Saint-Antoine district, appearing in a deed dated 1749 as a master joiner established on rue de Charonne[3]. Our bergère dates from this period in the rue de Charonne, around 1750, as can be seen from the two Jurande punches on either side of the stamp. The work of this carpenter is still relatively unknown. The Comte de Salverte and Jean de Nicolaÿ both mention chairs of very good quality. His stamp is rare and the unpublished biographical details that we quote are the result of recent archival research.
The Tilliards, based on rue de Cléry, ran one of the capital's leading joinery workshops under Louis XV. Ordinary joiners to the Garde Meubles de la Couronne, they were one of the most sought-after workshops in Paris and their work was notable for the high quality of its carving. The Tilliards called on sculptors as renowned as Nicolas Heurtaud before 1753, Roumier, Damien Quintel and Toussaint Foliot.
-------
[1] AD21, Registres Paroissiaux Dijon, Saint-Jean, Janvier 1733
[2] Archives Nationales, Minutier Central, ET/XXX/286/Lebrun Georges Claude, fichier 2A2. Barthélemey Jean Pinson, maître menuisier, demeurant rue de Cléry est cité dans un acte du 30/05/1742
[3] Archives Nationales, Minutier Central, ET/XXVIII/211/Lebrun Georges Claude. Barthèlemey Jean Pinson, maitre menuisier demeurant rue de Charonne est cité dans une procuration actée le 21/03/1749