Sir William Beechey (1753-1839)
Portrait de Robert Grant MP, 1823
SIR WILLIAM BEECHEY R.A. (Burford 1753-1839 Hampstead)
PORTRAIT DE ROBERT GRANT ESQ. MP (1780-1838)
Huile sur toile, Londres 1823 (93 x 71,5 cm)
Cadre en bois doré (108 x 87,5 cm)
Sir William Beechey fut une des figures emblématiques du portrait anglais au tournant du XVIIIe siècle. Élève de Zoffany, Beechey entre à l’École de la London Royal Academy en 1772 et à partir de 1776 participe aux expositions de la Royal Academy, dans lesquelles il présente tout au long de sa carrière ses portraits colorés et vivants. Peintre favori de l’élite à la mode, Beechey est nommé portraitiste officiel de la reine Charlotte en 1793, et élu la même année membre associé de la Royal Academy. En 1798, après l’achèvement de son immense portrait de Georges III passant en revue le 10e régiment de Dragons (London, Royal collection, détruit pendant l’incendie de Windsor en 1992), il est élu à l’Academy, puis anobli - honneur suprême qu’il est le premier académicien à recevoir depuis Sir Joshua Reynolds en 1769.
Sa carrière est lancée. Les portraits de Beechey peints au tournant du siècle sont considérés comme parmi les plus réussis de son œuvre, et s’approchent par biens des aspects de la technique flamboyante et libre de ses jeunes rivaux John Hoppner et Sir Thomas Laurence.
En 1813 il bénéficie d’une nouvelle protection royale en étant nommé portraitiste officiel du prince Willliam Frederick, le duc de Gloucester, puis en 1830 il est nommé premier portraitiste du roi Georges IV.
Beechey se retire en 1836 à Hampstead et vend au enchères le contenu de son atelier chez Christie’s. Durant sa longue carrière, il aura peint un grand nombre des personnalités de premier plan de son époque.
Robert Grant est représenté dans un décor aux tons sourds comme les affectionne Beechey pour ses portraits masculins. Le drapé d’une étoffe brun rouge ferme le fond de la composition, qui s’ouvre, dans l’angle supérieur droit, sur la base d’une colonne et un petit coin de ciel sombre. Assis près d’un bureau couvert d’un velours rouge et de quelques livres, le modèle prend la pose alors qu’il vient d’interrompre sa lecture. L’ouvrage qu’il tient dans sa main droite et une lettre décachetée posée sur le coin du bureau composent le premier plan du tableau. Les différents livres et la lettre évoquent les activités publiques et privées de Robert Grant, membre du Parlement, mais également auteur de poèmes sacrés, qui seront publiés après sa mort par son frère Charles Grant, Lord Glenelg (1778-1866). Dans une biographie des principales personnalités de la Chambre des Communes publié en 1836, Robert Grant est décrit comme un homme de stature Moyenne et de constitution robuste, avec un visage plein aux joues roses. Excellent orateur, son langage était toujours chaste et ses manières gracieuses .
La tranche du petit livre de couleur gris-bleu posé derrière son épaule est inscrite « Proceedings of the Church Missionary Society / Twenty third year / 1822-1823 », annotation qui nous permet à la fois de dater le tableau de 1823, année de parution de ce recueil annuel et de rappeler les liens de la famille Grant avec la Church Missionary Society, organisation évangélique anglicane fondée en 1799 sous le nom de Society for Missions to Africa and the East, à l’initiative du père du modèle Charles Grant Esq. (1746-1823), homme d’état et philanthrope écossais, chairman de la Compagnie des Indes (East Indian Company) au sein de laquelle il mena une œuvre de réforme sociale, et membre de la secte de Clapham, qui prôna aux cotés de Wilberforce et d’autres philanthropes, l’abolition de l’esclavage et de la traite. Charles Grant, vice-président de la Church Missionary Society, fut lors de sa fondation l’un de ses sept gouverneurs. Il prona une conquète morale de l’Inde et se mobilisa pour l’envoi de missionnaires pour assurer l’évangélisation et l’instruction des populations locales, en réaction contre la politique d’occupation et d’asservissement mené dans ces territoires par la puissante East India Compagny. Robert Grant porte à sa boutonnière un ruban noir, signe de deuil, probablement pour son père mort à Londres en octobre 1823.
Robert Grant nait en Inde en 1780 alors que son père est surintendant de la Compagnie des Indes pour le commerce au Bengale. Rentré avec sa famille au Royaume Uni en 1790, il intègre le Magdalene College de Cambridge en 1795, dont il est diplômé avec les honneurs en 1801 et entre dans la magistrature en 1807. Élu au Member of the Parliament en 1818 au district écossais de Elgin Burghs il siège plusieurs fois à la Chambre des Communes entre 1818 et 1834, où il s’illustre en présentant par deux fois (en 1830 et 1832) un projet de loi pour l‘émancipation des sujets juifs du Royaume Uni, qui ne sera finalement adopté par les deux chambres qu’en 1858. A l’âge de quarante-neuf ans, il épouse en 1829 Margaret Davidson (1808-1885), fille de Sir David Davidson of Cantray (1788-1816), dont il aura quatre enfants.
En 1834 il est anobli par William IV (GCH, Chevalier Grand-Croix de l’ordre royal des Guelfes) et est nommé Gouverneur de Bombay. Suivant les traces de son père, Sir Robert Grant conduit là-bas, de son propre chef, une politique ambitieuse visant à réformer la politique anglaise en Inde. Il meurt à Dapodi le 9 juillet 1838 et est inhumé dans la St. Mary Church de Pune, dans l’état du Maharashtra. Sa jeune veuve, épouse en secondes noces Lord Josceline Percy, fils du duc de Northumberland.
SIR WILLIAM BEECHEY R.A. (Burford 1753-1839 Hampstead)
PORTRAIT OF ROBERT GRANT ESQ., M.P. (1780-1838)
Oil on canvas, London 1823
Giltwood frame (108 x 87,5 cm)
Sir William Beechey (1753-1839) was one of the leading lights of 18th-century British portraiture. A student of Johan Zoffany, Beechey entered the London Royal Academy School in 1772, and participated at the Academy exhibition since 1776, where he exhibited his colorful, lively portraits, throughout his highly successful career. A favorite of the fashionable elite, Beechey was named portrait painter to Queen Charlotte, and elected Associate Member to the Academy in 1793. His work for the royal family in the following years culminated in the great group portrait King George III Reviewing the Dragoons (London, Royal Collection, destroyed in Windsor Castle fire in 1992). He gained full membership by being elected at the Royal Academy in Juanuary 1798, and was awarded knighthood in May, and was the first Royal Academician to have achieved that honour since Sir Joshua Reynolds in 1769. His Career has fully taken off.
Beechey's portraits of the turn of the century are considered to be his most colourful and lively. They are closer to the flamboyant and free techniques employed by his younger rivals, John Hopner and Sir Thomas Laurence.
Royal patronage resumed in around 1813, when Beechey was appointed portrait painter to Prince Willliam Frederick, Duke of Gloucester, and culminated with his appointment in 1830 as principal portrait painter to King William IV. In 1836, Beechey retired to Hampstead and on 9–11 June that year, the contents of his studio along with his collection were sold at Christie's.
During a prolific career spanning half a century, Beechey painted many of the leading figures of his day.
Robert Grant (1780-1839) is portrayed in a setting with muted tones often used by Beechey for his male portraits. The drapping of a reddish-brown fabric closes the background of the composition, which opens, in the upper right corner, on the base of a column and a small patch of dark sky. Sitting next to a desk covered with a red velvet and a few books, the model strikes the pose having just interrupted his reading. The book he holds in his right hand and an unsealed letter placed on the corner of the desk compose the foreground of the painting. The various books and the letter refer to the public and private activities of Robert Grant, a Member of Parliament, but also the author of sacred poems, to be published after his death by his elder brother Charles Grant, Lord Glenelg (1778-1866). Grant was described, in a written portrait of the leading members of the House of Commons as a man of medium stature and robust constitution, with a full and ruddy face. An excellent speaker his language was always chaste and eloquent and his manners graceful .
The edge of the blue-grey book placed behind his shoulder is inscribed "Proceedings of the Church Missionary Society / Twenty third year / 1822-1823", an annotation which allows us both to date the painting from 1823, the year of publication of this annual report, and to recall the links of the Grant family with the Church Missionary Society, an evangelical Anglican organization founded in 1799 under the name of Society for Missions to Africa and the East, at the initiative of the father’s sitter Charles Grant Esq. (1746-1823), a Scottish statesman and philanthropist, chairman of the East Indian Company. Charles Grant an influential member of the Clapham Sect was associated with Wilberforce and other philanthropists of the period in Anti-Slavery efforts and was a promoter of evangelicalism in the East. Vice-president of the Church Missionary Society, he was one of its seven governors when it was founded and advanced the idea of moral conquest of India through missionary activities, to ensure the evangelization and education of the local populations, in reaction against the brutal policy carried out in these territories by the Powerful East Indian Company. His son Robert Grant wears a black ribbon in his buttonhole as a sign of mourning, probably in memory of his father who died in London in October 1823.
Robert Grant was born in India in 1780 while his father was superintendent of the East Indian Company for the trade in Bengal. He Returned with his family to the United Kingdom in 1790, where the family settled in London. He joined Magdalene College, Cambridge in 1795, from which he graduated with honours in 1801 and was called to the bar in 1807. Elected Member of the Parliament for the Elgin Burghs in 1818, he sat at the House of Commons between 1818 and 1834, where he distinguished himself by advocating for the removal of the disabilities of the Jews, and twice carried bills on the subject, in 1830 and 1832, which were not finally adopted by the two chambers until 1858. At the age forty-nine years old, he married in 1829 Margaret Davidson (1808-1885), Daughter of Sir David Davidson of Cantray (1788-1816), with whom he had four children.
In 1834 he was knighted by William IV (GCH, Knight Grand Cross of the Royal Order of the Guelphs) and was appointed Governor of Bombay. Following in his father's footsteps, Sir Robert Grant led in India, on his own, an ambitious policy aimed at reforming the English policy. He died in Dapodi on July 9th 1838 and is buried in St. Mary Church in Pune, Maharashtra. His young widow married secondly Lord Josceline Percy in 1848, son of the Duke of Northumberland.