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Rare et important fauteuil à l'Etrusque d'apres Charles Percier

Par Jacob Frères (1796-1803)

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Important  fauteuil de bureau à  châssis, en acajou placage d’acajou, bois peint  et partiellement doré.  Le dossier à bandeau en hémicycle est ajouré  d’une grille à décor  d’entrelacs et de rosaces feuillagées. Les  accotoirs reposent sur des  protomes de lions ailés en bois sculpté,  laqué et partiellement doré.  Les pieds postérieurs en sabre sont  terminés par des sabots en bronze  doré.

Acajou, placage d’acajou, hêtre sculpté peint et doré. Garniture en crin.

Par Jacob Frères, non signé

Paris vers 1796 – 1803

Hauteur : 98,50 cm / Largeur : 69 cm / Profondeur : 60 cm

Le modèle de notre fauteuil,  avec son dossier incurvé  réalisé dans un tronc d’acajou et ses puissants  monopodes de lions  ailés, fut donné vers 1793 par l’architecte Charles  Percier  (1764-1838), probablement pour l’ameublement de la Convention   Nationale, comme en témoigne un dessin conservé dans une collection   privée, publié par Madame Ledoux Lebard. Les lignes antiquisantes, qui   évoquent un trône étrusque, sont influencées par les bronzes et les   marbres antiques découverts lors des fouilles archéologiques du dernier   tiers du XVIIIe siècle aux environs de Rome, ainsi qu’à Herculanum et   Pompéi.

Ce beau siège aux allures  martiales et aux  proportions amples a été réalisé dans le plus beau des  acajous, qui se  développe en grandes surfaces planes et lumineuses et  dont la couleur  claire contraste avec la patine et l’or des monopodes de  lion. Ce type  de siège connut un vif succès depuis les dernières années  du XVIIIe  siècle jusqu’au début du XIXe siècle. Bonaparte, dans son  cabinet de la  rue de la Victoire, fut au nombre de ceux qui possédait un  siège  similaire. Il en fit don au docteur Corvisart en 1798 (1).

Notre fauteuil diffère  légèrement du dessin de  Percier dans la forme de la grille qui ajoure le  dossier. Variation  assez rare puisqu’on ne dénombre aujourd’hui qu’un  seul autre  exemplaire qui figurait dans la vente de la succession Ledoux  Lebard de  2006

On dénombre aujourd’hui une  petite vingtaine  d’exemplaires subsistants de ces fauteuils magnifiques,  en collection  privée et en collections publiques. Peu sont signés,  quand ils le sont,  ils portent les estampilles de Jean-Baptiste Sené,  Georges Jacob,  Jacob Frères ou Jacob Desmalter. Ils ont été réalisés  avec des  variantes dans les motifs qui ajourent le dossier : grille  verticale en  acajou comme sur le dessin de Percier, rosaces identiques à  celle de  notre siège ou différentes résilles losangées.

A l’époque notre siège fut notamment reproduit dans le premier volume des recueils de Pierre de La Mésangère : Collection de Meubles et objets de goût, Tome I,   publié en 1802. Un fauteuil similaire au notre figurait probablement   dans la collection du peintre Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), artiste   proche de Charles Percier (3), comme en témoigne le siège représenté  sur  le portrait de son fils Eugène Isabey par Bouchet, de l’ancienne   collection Pierre Durand (4). Un siège de ce type est également   représenté dans le portrait du compositeur Boiledieu par Louis-Léopold   Boilly, conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen

-       Un fauteuil identique  au nôtre figurait dans  la vente Succession Ledoux Lebard, Artcurial  Paris Hôtel Dassault, le  20 juin 2006, n°130

-       Un fauteuil  estampillé Jacob Frères Rue  Meslée, avec un dossier ajouré en losanges  figurait dans la collection  Pelham, Sotheby’s London, 8 mars 2016, n°132

An important mahogany and carved giltwood fauteuil de bureau after a design by Percier and Fontaine

Mahogany, mahogany veneer, painted and gilded carved beechwood

By Jacob Frères, not signed

Consulat, circa 1796-1803

The curved  toprail above a pierced splat flanked by  upright , the lightly curved  armrests on winged lion monopodiae on paw  feet, with a padded seat  ulphostered in horse hair on splayed back legs  ending with gilt bronze  sabots. ​

The design  for this chair, with its curved back,  dramatic and muscular winged lion  monopodia, a severe yet elegant  blending of Greco-Roman and Egyptian  forms, derives from the design by  Charles Percier of 1793 (private  collection), when he was commissioned  to draw up designs to refurnish  the National Convention Hall of France.  These plans were submitted in  collaboration with Georges Jacob who, as  one of the foremost skilled  menuisiers of the time, was responsible  for manifesting these remarkable  designs in the flesh. The innovative  and pioneering architects Charles  Percier (1764-1838) and  Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853)  were the most important  exponents of the archaeologically-inspired  strain of late French  neoclassicism that would evolve into the mature  Empire style after  1800.

This  fauteuil differs slightly from the original  design in that its splat is  formed of interlaced trellis with a central  rosette, whereas the drawing  depicts a pierced splat with straight  vertical bars.

This  beautiful seat of large proportions has been  made in the finest  mahogany, which develops into large flat and  luminous surfaces and whose  light color contrasts with the patina and  gold of the lion monopods.  This type of seat was very successful from  the last years of the 18th  century until the beginning of the 19th  century. An unsigned armchair  circa 1795 attributed to Jacob that  faithfully adheres to the original  design is in the château de  Malmaison illustrated by Samoyault, p.27,  fig.29, and this is likely to  be the prototype of what proved to be a  successful model that was  replicated on several occasions. It used to be  in Bonaparte study, in  his mansion rue de la Victoire, and was donated  to Doctor Corvisart in  1798.

In 1796,  Georges Jacob transferred his business to  his two sons, Georges II and  François-Honoré, who used the stamp JACOB  FRERES / RUE MESLEE from 1796  until the death of Georges fils in 1803,  after which the surviving  brother continued working under the name  Jacob-Desmalter using the stamp  JACOB. D / R.MESLEE and transforming  the firm into the largest and most  prolific cabinetmaking enterprise of  the Napoleonic Empire and  principal furnisher of the Imperial  residences. The present fauteuil   dates in all likelihood to the late  1790's, when the brothers had yet to  fully develop an independent style  and continued to produce variations  of their father’s designs.

The  overall inspiration for the model derives from  antique furniture  excavated from archaeological sites in and around  Rome and at  Herculaneum and Pompeii, reproductions of which were widely  disseminated  through pattern books and engravings in the second half  of the  eighteenth century. The winged lion monopodia was a classic  support  element for large marble tables and appears in plate 25 of the  fifth  volume of sculptor Pierre-Nicolas Beauvallet’s Fragmens d’architecture, sculpture et peinture dans le style antique (1804).  It was particularly favoured as a structural component by   Jacob Frères and would also appear in their case furniture, notably as   back-to-back uprights for the monumental bureau mécanique supplied for   Napoleon’s study at the Tuileries in 1800, now at Malmaison,  illustrated  by Samoyault, p.125 fig. 215.

Fauteuils  of this type also appeared in contemporary  portraits, such as the  Portrait de François-Adrien Boïeldieu, by  Boilly, in the Musée des  Beaux-Arts, Rouen (inv. 905.1.1) and Bouchet’s  portrait of Eugène  Isabey, now in a private collection. In both works  the fauteuil is  prominently placed in the foreground, at an angle  designed to show the  sinewy nature of the imposing front leg. Our  fauteuil also had been  reproduced in the first tome of Pierre de La  Mésangère : Collection de Meubles et objets de goût, published in 1802.

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