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Ecole française de la seconde moitié du XVIIIe siècle

Portrait du duc de Villars

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École Française de la seconde moitié du XVIIIe siècle

Portait de Honoré Armand de Villars, vicomte de Melun, duc de Villars, prince de Martigues, Gouverneur de Provence (1702-1770)

Huile sur toile : 91 x 72 cm

Cadre en bois sculpté et doré d’époque Louis XVI : 123 x 99 cm


Une  étiquette manuscrite ancienne inscrite : « de Constant », et une autre  étiquette lacunaire : « Duc de Villars / gouverneur général de la  Provence / Réplique du portrait de / LaTour du musée d’Aix / exposé au  salon de 1743 ».


Provenance :

Probablement offert dans les années 1760, par le duc de Villars au jurisconsulte genevois Pierre Pictet (1703-1768)

Par descendance aux héritiers de Madame Samuel de Constant née Charlotte Pictet (1734-1766)

Famille Constant de Rebecque, Villa Constant à Saint Jean, Genève, puis collection privée Suisse.


. . .


Ce  portrait peint est une réplique du pastel de Maurice Quentin de La Tour  (1704-1788) exposé au Salon de 1743. Sa beauté et sa force résident dans  la variété des textures qu’il représente. Une colonne a bossages,  empruntée à Hyacinthe Rigaud, ferme la composition sur la gauche,  adossée à un fond de ciel bleu. L’habit tapageur, en velours de soie rouge bordé de martre, est rehaussé d’éclatantes passementeries en or frisé, tandis que les poignets et la cravate sont en fines dentelles de Bruxelles. Sur les reflets brillant du gilet en droguet de soie blanc galonnée d’or, se détache l’insigne de l’ordre de la Toison d’Or, dont  Villars est chevalier depuis 1736 et qu’il arbore fièrement en sautoir.

À propos  du portrait de la Tour la critique du Mercure de France ne trouve pas  ses mots : « M. de la Tour devient si fort au-dessus de tous les Eloges  qu’on lui donne, que nous craindrions de les affoiblir & de ne pas  donner une juste idée du mérite de ses Ouvrages, si nous entreprenions  de le loüer ici ».

Pour le  journaliste Pierre-François Guyot Desfontaines (1685-1745) : « M. de la  Tour? Il ne se borne pas aux traits du visage, & à la figure. Il  peint l’ame: il rend le caractere, l’esprit, le cœur. Il peint tout dans  les portraits vivans ».

Ce  portrait peint fut probablement offert par le duc de Villars à Pierre  Pictet, dans la descendance duquel il s’est transmis jusqu'à nos jours, tandis que le  pastel de La Tour fut légué par testament à la ville d’Aix-en-Provence,  en même temps que d’autres œuvres d’art et la somme de 100.000 livres,  destinée à l’ouverture d’une bibliothèque publique, d’un jardin des  plantes, d’un cabinet d’antiquités et de médailles (Villars avait déjà fondé  en 1765 une école de dessinà Aix en Provence)


Biographies


Armand  Honoré de Villars (1702-1770), duc de Villars, pair de France, prince de  Martigues, chevalier de la Toison d’or, gouverneur et  lieutenant-général de Provence, Marseille et Arles, grand d’Espagne de  première classe, membre de l’Académie Française, fut le fils unique du  fameux maréchal duc de Villars (1653-1734), vainqueur de Denain, et de  son épouse née Jeanne Angélique Roque de Varengevillle (1682-1763).

Né à Paris  en 1702, il épouse le 5 août 1721, Amable Gabrielle de Noailles  (1706-1771) fille du troisième duc de Noailles et de Françoise  d’Aubigné, nièce de Madame de Maintenon. Le roi Louis XV et plusieurs  personnages de la famille royale signent le contrat de mariage. Couple  désuni, ils vivent séparément et n’auront pas d’enfants. La duchesse de  Villars est à la cour, où elle obtient en 1727, à la suite de sa  belle-mère, la charge de Dame du palais de la reine Marie Leszczynska,  puis celle de dame d’atour de la Dauphine Marie Antoinette. Villars, à  la tête d’une immense fortune, quitte le service, un an après la mort de  son père, avec le grade de brigadier du roi et s’installe dans ses  états de Provence, dont il a hérité la charge de gouverneur en 1734.  Joueur impénitent, il y mène grand train, reçoit à Marseille et à Aix  toute la société et les étrangers de passage. Acquis aux idées des  Lumières, il est l’ami de Voltaire (1694-1778), mais également de  l’encyclopédiste d’Alembert (1717-1783) et de l’académicien Charles  Pinot Duclos (1704-1772). Usé avant l’âge par l’abus des plaisirs, c’est  sur les conseils de Voltaire, qu’il va chercher lors de séjours à  Genève, à rétablir sa santé, sous la direction du docteur Tronchin. Le  premier séjour de 1756 lui plus si fort, qu’il y revint à sept reprises.


Pierre Pictet  (1703-1768) qui fut le probable récipiendaire de ce portrait, est issue d'une famille patricienne de Genève, qui depuis la Renaissance et  pendant de nombreuses générations a procuré syndics, conseillers d’état  ou membre du conseil à la République de Genève.  Il est un  jurisconsulte genevois, professeur de droit à l’Académie, propriétaire  d’une maison située en face de Genève sur le coteau de Saint-Jean, à  côtés des Délices de Voltaire. Avec sa femme née Marguerite  Cramer de Brandis (1711-1774) ils sont les intimes de Villars quand il  réside chez Voltaire aux Délices et composent la société qu’il réunit  plusieurs fois par semaine. Leur fille Charlotte, épouse de Samuel  Constant, lui donne la réplique dans des pièces de Voltaire.


La famille  Constant, dans laquelle s’est transmis ce tableau, est une famille  protestantes originaire de l’Artois, qui trouve refuge au XVIe siècle à  Genève puis à Lausanne, où les Constant sont reçus bourgeois en 1614.  C’est une famille de négociants, de médecins, de militaires, de  professeurs et d’homme de lettres, dont l’un des représentants le plus  célèbre est probablement Benjamin Constant (1767-1830). Elle est alliée à la famille Pictet par le mariage en 1757 de Samuel Constant fils du général baron Constant de Rebecque avec Charlotte Pictet, fille du jurisconsulte genevois Pierre Pictet (1703-1768).



Sociabilités genevoises au temps de Voltaire


Voltaire à  son arrivée en Suisse, est devenu l’intime du général baron Constant de  Rebecque (1676-1756), et de sa femme née Rose de Saussure (1698-1782).  Lors des trois premiers hivers qu’il passe à Lausanne à partir de 1755, cette  famille lui fournit de bons acteurs pour ses comédies, dans le théâtre  de Mont-Repos qu’il a fondé chez l’un des gendres du général, le marquis  Gentil de Langallerie (1710-1773).

Quand il fait l'acquisition de la villa des Délices, située aux portes de Genève sur les  coteaux de Saint-Jean, Voltaire devient chaque été le plus proche voisin  des Pictet, qui possèdent là une maison de campagne sur les hauteurs du  Rhône. Il se prend d’affection pour leur fille unique Charlotte  (1734-1766) « ma belle voisine », et encourage son mariage en 1757 avec Samuel de Constant (1729-1800),  fils cadet du général.


C'est sur la recommandation de Voltaire que le duc de Villars se rend à Genève à partir de 1756 pour consulter le docteur Tronchin :


« Notre  grand Tronchin aurait guéri votre amie ; il a rendu la santé à madame  Fontaine, […] j’ai engagé M. le duc de Villars à venir se faire guérir  ici d’un petit rhumatisme ; nous l’avons crevé de truites et de  gélinottes ; il s’en est retourné dans sa province avec la santé d’un  athlète ». (lettre de Voltaire à M. Thieriot, 10/11/1756)

Célèbre  dans toute l’Europe Théodore Tronchin (1709-1781) attire à Genève des  foules venues le consulter ou se faire inoculer contre la petite vérole :

« On ne  parle à Genève que de Ducs et de Marquis. Hier après diné il y avoit  cinquante personnes en visite à Fernex, la terrasse de Morillon en eut  vingt-cinq à leur retour, dont quatre femmes, les Ducs de Randan et de  la Trimouïlle etc. etc. Il doit y avoir aussi à Geneve un Duc de  Beaufort anglois, et la famille du comte de Stanhope est arrivée à la  Boissière. Il est venu des gens de Paris, et il en vient de partout pour  le Docteur, en sorte qu’on ne voit que du galon à la grecque dans nos  rües, et les Etrangers ne savent où loger…  ». (Lettre de Jean-Louis du Pan, 3/09/1764)


Villars  est accueilli à Genève avec les honneurs militaires, fréquente la  société de son ami Voltaire qui à table ouverte à Tournay, à Ferney et  s’illustre en participant aux différentes représentations théâtrales et  soirées, où la société genevoise se distribue les rôles, autour de  Voltaire et Madame Denis. Dans ses correspondances Voltaire vante  plusieurs fois ses talents d’acteur : « le duc de Villars qui est un  excellent acteur joue avec nous en chambre, afin de ne pas compromettre  la dignité du gouverneur de Provence » ; dans une autre lettre : « nous  l’avons joué [Tancrède de Voltaire] aux Délices et au chatel de Tourney  avec grand succès. Mr le Duc de Villars, grand acteur… ».


Quand il  ne trouve pas de logement à Genève, Villars loue plusieurs mois  d’affilée la maison de Voltaire aux Délices, près des Pictet et des  jeunes époux Constant, qui vivent avec les parents de Charlotte. C'est  le cas à l'automne 1756, plusieur mois de l'été à l'autonme 1761, au  début de l'année 1763, , . Dans sa correspondance, conservée à la  bibliothèque de Genève Charlotte raconte comment elle se distrait dans  le théâtre de société de Voltaire en jouant des pièces auxquelles  Villars participe : « le soir nous fûmes aux Délices où nous apprîmes,  que M. Joly de Fleury arrivait ce soir avec 14 personnes dont 4 sont  femelles, de façon que je ne doute pas qu’il n’y ait cent personnes ce  soir […] La répétition alla assez bien, le duc en fut étonné car il ne  s’y attendait pas ». Accompagnée de ses parents elle assiste, jusqu’à  l’ennui, aux nombreux soupers organisés chez Villars, l’accompagne à  Ferney chez Voltaire, quand elle ne le reçoit pas à Saint-Jean. A son  mari souvent éloigné pour ses affaires elle écrit : « Je fus  hier à la comédie, on joua le Devin du Village fort supportablement  (sic), le soir je soupai chez le duc avec les Voltaire […].»

« J’aurai  un peu besoin de plaisir cet hiver car les soupers du duc me font mourir  d’ennui depuis votre départ, je ne connaissais pas quand vous y étiez à  quel point ils étaient terribles, voilà trois soirs que nous y avons  été tout seuls, sans jouer, sans rien faire, mais il est impossible de  n’y pas aller quand les autres y vont, cela aurait un air de singularité  ridicule, ainsi il faut prendre patience jusqu’à la fin. »

« Nous  avons diné aujourd’hui chez le duc avec les d’Harcourt, les Tronchin  Boissier, d’Albertas etc., nous en faisons autant vendredi à la  Boissière, mardi chez les d’Harcourt et je travaille pour que ce soit  ici jeudi.  »

« Nous  avons dîné à Ferney avec le duc, Voltaire nous a lu son admirable  tragédie qui est son chef-d’œuvre au dire de tous ceux qui l’ont  entendu, même du duc qui comme tu sais n’est pas flatteur […]. Nous  avons demain 18 personnes à dîner et 12 à souper, aussi je ne te dirai  rien demain, je te conterai tout mardi. Le duc m’a chargé de mille  choses pour toi très obligeantes [...]. »


Charmé de  l’accueil que lui ont réservé les Pictet durant l’été 1761, Villars, en  quittant Genève, adresse à Pierre Pictet une chaleureuse lettre d’au  revoir depuis Lyon :

« Je  quittais, Monsieur, avec trop de regret, mes aimables voisins pour avoir  la force de prendre congé d’eux ; mais les remerciements que je n’ai pu  vous faire à tous trois à l’instant de cette séparation, je vous prie  de vouloir bien les recevoir aujourd’hui ; ils sont des plus sincères et  tels que je les dois à toutes les marques d’amitié que j’ai reçues de  vous. Je me ressouviendrai toujours avec un grand plaisir de ces soirées  agréables que je passais dans votre société ; et, si quelque chose peut  me consoler d’être un peu éloigné de vous, c’est l’espérance de pouvoir  m’en rapprocher bientôt. Je me flatte que mesdames Pictet et Constant, à  qui je présente mes respects, ne seront point fâchées, non plus que  vous, Monsieur, d’apprendre que j’ai fait mon voyage jusqu’à Lyon assez  heureusement. Je ne me plains que de mon rhume, qui m’obligera peut-être  à m’y arrêter jusqu’à ce qu’il soit passé. Si vous m’y donnez de vos  nouvelles et de celles de vos dames, ce sera une obligation de plus que  je vous aurai et un nouveau motif de reconnaissance ajouté à tous les  sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très  humble et obéissant serviteur. A Lyon, le 20 octobre 1761 ».



Les envois du duc de Villars


Probablement  en remerciement de ces hospitalités genevoises et en souvenir des  plaisirs qu’il avait partagé dans les théâtres de société de Voltaire,  comme acteur et comme spectateur, le duc de Villars avait-il pris  l’habitude d’adresser une copie de son portait à ses hôtes.

Ainsi un  autre portrait peint apparu en 2013 sur le marché de l’art provenait de  la descendance de Gabriel Cramer (1703-1793) qui fut l’éditeur genevois  de Voltaire, et dont l’épouse née Claire Delon était connue pour ses  mots d’esprit.

Une  étiquette manuscrite apposée dans les années 1820 au dos du portrait «  Cramer » faisait d’ailleurs mention d’une autre version du même tableau  conservée par la famille Constant, dans leur maison de Saint-Jean : «  (N.B. Le semblable existe chez les Constant à Saint Jean) ».


Transcription  du texte de l’étiquette manuscrite du tableau Cramer « Honoré Armand  [duc de Villars,] – Membre de l’Académ[ie française] – Fils du Grand  Maréchal Louis Hect[or vainqueur] de Triwlingen et de Denain. Homme de  lettres (…)  Ami et protecteur de Voltaire et de mon grand[-père  Gabriel] Cramer de Lon – Portrait trouvé par Monsieur Mirabeau dans  l’achat de la maison de(...) Cramer de Lon à Secheron ; qu’il a bien  voulu me donner le 23 (...)

(N.B. Le semblable existe chez les Constant à Saint Jean) »

(Kohn, Hôtel Le Bristol, Paris le 25 mars 2014, lot n°13.

Etiquette  rédigée par Madame Rodolphe Louis Roguin, née Jeanne Françoise Cramer  (1780-1849), petite fille de Grabriel Cramer Delon.)


La villa Constant à Saint-Jean


Pierre Pictet tenait de ses  parents un petit domaine admirablement situé sur les hauteurs du Rhône,  dont la terrasse offrait une vue sur Genève, la campagne et les Alpes,  qu’il fait entièrement rebâtir dans les années 1750 grâce à la fortune  de sa femme. Cette maison se transmet dans la descendance de sa fille  unique Charlotte. A sa mort, son époux Samuel Constant en conserve  l’usufruit mais n’y vit plus. La propriété est louée en 1796 à Nicolas  Félix Desportes, ministre résident de France à Genève, lequel y recevra  le 21 novembre 1797 Bonaparte en route pour Rastatt. A la mort de Samuel  en 1800, son fils Charles Constant (1762-1835) en hérite et s’y  installe en 1810 avec sa famille à son retour de Londres. Il vend  Saint-Jean en 1831 à la princesse Barbiano di Belgiojoso (1803-1871),  patriote italienne, qui la revend en 1838 à une proche parente des  Constant, madame Guillaume Fatio née Anne Rigaud (1781-1852). La villa  Constant, dépréciée par la construction d’une voie de chemin de fer, est  vendue une ultime fois en 1856 à la ballerine Carlotta Grisi, qui y  meurt en le 20 mai 1899. Elle est démolie par un promoteur immobilier au  début du XXe siècle.


French School, Second half 18th century

Portrait of Honoré Armand duc de Villars (1702-1770)

Oil on canvas : 91 x 72 cm (38,82 in. x 28,34 in.)

In its neoclassical carved and gilded wood frame : 123 x 99 cm (48,42 in. x 38,97 in.)

An ancient handwritten label inscribed: "de Constant", and another incomplete label: "Duc de Villars / Gouverneur Général de la Provence / replique du portrait de / LaTour du musée d’Aix / exposé au salon de 1743".


Provenance :

Probably presented by the sitter to the Geneva jurisconsult Pierre Pictet (1703-1768)

By descent to the heirs of Madame Samuel de Constant born Charlotte Pictet (1734-1766)

Constant de Rebecque family, Villa Constant in Saint Jean, Geneva, then Swiss private collection


This painted portrait is a 18th century replica of the pastel by Maurice Quentin de La Tour (1704-1788) exhibited at the Salon of 1743. This imposing painting derives much of is force from the variety of textures included. A rigaud-esque stone pillar, closes the composition on the left, against a busy sky. The dashing red silk velvet coat is lined with fur and enhanced with dazzling curly gold trimmings, while the cuffs and tie are in openwork lace. On the shiny reflections of the white silk drugget waistcoat trimmed with gold, stands out the insignia of the Order of the Toison d’Or, in which Villars has been knighted in 1736 and which he proudly wears as a saltire.

Regarding the portrait of La Tour, the critics of the Mercure de France was lost for words: " M. de la Tour devient si fort au-dessus de tous les Eloges qu’on lui donne, que nous craindrions de les affoiblir & de ne pas donner une juste idée du mérite de ses Ouvrages, si nous entreprenions de le loüer ici ”.


For the journalist Pierre-François Guyot Desfontaines (1685-1745): “ M. de la Tour? Il ne se borne pas aux traits du visage, & à la figure. Il peint l’ame: il rend le caractere, l’esprit, le cœur. Il peint tout dans les portraits vivans ”.


This portrait was probably presented by the sitter to Pierre Pictet, in whose descendants it was transmitted, while the pastel de La Tour was bequeathed by will to the city of Aix-en-Provence, with other works of art and the sum of 100,000 livres, to found a public library, a botanical garden, a cabinet of antiquities and medals.


Biographies


Armand Honoré de Villars (1702-1770), duc de Villars, pair de France, Prince of Martigues, Toison d'Or, Governor and Lieutenant-General of Provence, Marseilles and Arles, First class Grandee of Spain, member of the French Academy, was the olny son of the famous Marshal Duke of Villars (1653-1734), the winner of Denain, and his wife born Jeanne Angélique Roque de Varengeville (1682-1763).


Born in Paris in 1702, he married on August 5, 1721, Amable Gabrielle de Noailles (1706-1771) daughter of the third Duke of Noailles and Françoise d'Aubigné, niece of Madame de Maintenon. The King Louis XV and several members of the royal family signed the marriage contract. A disunited couple, they lived separately and would not have children. The Duchess of Villars is at court, where she obtains in 1727, following her mother-in-law, the office of Lady in waitting of Queen Marie Leszczynska, then that of Dame d'atour of the Dauphine Marie Antoinette. Villars, at the head of an immense fortune, left the service, a year after the death of his father, with the rank of brigadier to the king and settled in his states of Provence : he inherited the office of governor in 1734. Unrepentant gambler, he lived lavishely and entertained all the society in Marseilles and Aix, as well as the passing travelers. Filled with new ideas, he was the friend of Voltaire (1694-1778), but also of the encyclopaedist d'Alembert (1717-1783) and of the academician Charles Pinot Duclos (1704-1772). Worn out before the age by the abuse of pleasures, it is on the advice of Voltaire, that he will seek during stays in Geneva, to restore his health, under the direction of Doctor Tronchin. He was so pleased with his first stay in 1756 that he returned there seven times.


The Pictets are a patrician family from Geneva, who since the Renaissance and during many generations have been procured syndics, state councilors or member of the council of the Republic of Geneva. Pierre Pictet (1703-1768) who was the probable recipient of this portrait is a Geneva jurisconsult, professor of law at the Academy, owner of a house located just outside Geneva on the hillside of Saint-Jean, next to the Délices of Voltaire. Pierre Pictet and his wife Marguerite Cramer de Brandis (1711-1774) were intimate with Villars when he resided with Voltaire at Les Délices and were amoung the society he met several times a week. Their daughter Charlotte, wife of Samuel Constant, plays her role in plays by Voltaire.


The Constant family, in which this painting was transmitted until our days, is a Protestant family originating from Artois, which settled in the 16th century in Geneva and then in Lausanne, where the Constants were received as bourgeois in 1614. It is a family of merchants, doctors, soldiers, professors and literary men, one of whose most famous representatives is probably Benjamin Constant (1767-1830). The Constant familly has allied with the Pictets, by the wedding in 1757 of Samuel Constant, son of the Général Baron Constant de Rebecque, with Charlotte Pictet, daughter of Pierre Pictet.



Geneva sociabilities in the time of Voltaire


Voltaire on his arrival in Switzerland, became a close friend of General Baron Constant de Rebecque (1676-1756), and his wife born Rose de Saussure (1698-1782). During the three winters he spent in Lausanne from 1755, this family provided him with good actors for his comedies, in the theater of Mont-Repos which he founded at the home of one of the general's sons-in-law, the Marquis Gentil de Langallerie (1710-1773.


By acquiring the Villa des Délices, located at the gates of Geneva on the hillsides of Saint-Jean, Voltaire became each summer the closest neighbor of the Pictets, who owned a country house there on the heights of the Rhône. He fell in love with their only daughter Charlotte (1734-1766) "my beautiful neighbour", and resolved to get her a husband by encouraging her marriage in 1757 to Samuel de Constant (1729-1800), the youngest son of General .


On the recommendation of Voltaire, the Duc de Villars came in Geneva in 1756 to consult Doctor Tronchin:

" Our great Tronchin would have cured your friend; he restored Madame Fontaine to health, […] I have urged the Duc de Villars to come and be cured here of a minor rheumatism; we have burst it with trout and grouse; he returned to his province in the health of an athlete ".


Famous throughout Europe, Théodore Tronchin (1709-1781) attracted crowds to Geneva who came to consult him or to be inoculated against smallpox:

We only speak in Geneva of Dukes and Marquis. Yesterday after dinner there were fifty people visiting Fernex, the terrace of Morillon had twenty-five on their return, including four women, the Dukes of Randan and Trimouïlle, etc. etc  There must also be an English Duke of Beaufort in Geneva, and the family of the Count of Stanhope has arrived at La Boissière. People have come from Paris, and they come from everywhere for the Doctor, so that we only see galons à la grecque in our streets, and foreigners don't know where to stay...". (letter from Jean Louis du Pan, 3/09/1764)


Villars was welcomed in Geneva with military honours, he frequented the society of his friend Voltaire who had open tables in Tournay and Ferney and distinguished himself by participating in the various theatrical performances and evenings, where the casting featured the Genevan society as well as Voltaire and Madame Denis. In his correspondence Voltaire boasts several times of his acting skills : "the Duke of Villars who is an excellent actor plays with us in the bedroom, so as not to compromise the dignity of the Governor of Provence"; in another letter: “we performed it [Tancrède by Voltaire] at the Délices and at the Chatel de Tourney with great success. Mr le Duc de Villars, great actor…”.


When he could not find accommodation in Geneva, Villars rented Voltaire's house at Les Délices for several months in a row, near the Pictets and the young Constant couple, who lived with Charlotte's parents. In her correspondence, housed in the Geneva library, Charlotte recounts how she distracted herself in Voltaire's social theater by performing plays in which Villars took part: "in the evening we went to Les Délices where we learned that M. evening with 14 people, 4 of whom are female, so that I have no doubt that there will be a hundred people this evening […] The rehearsal went quite well, the duke was surprised because he did not expect it” . Accompanied by her parents, she attends, until boredom, the many dinners organized at Villars, accompanies him to Ferney at Voltaire's, when she does not receive him at Saint-Jean. To her husband, who is often away on business, she writes:


Yesterday I was at the comedy, we played Le Devin du Village quite bearably, in the evening I supped at the Duke’s with the Voltaires […].»

"I'll need a little pleasure this winter because the duke's suppers have been making me die of boredom since you left, I didn't know when you were there how terrible they were, we've been there all three nights alone, without playing, without doing anything, but it's impossible not to go when the others go, it would have an air of ridiculous singularity, so you have to be patient until the end."

"We dined today at the Duc's with the d'Harcourts, the Tronchin Boissiers, d'Albertas etc., we are doing the same on Friday at La Boissière, Tuesday at the d'Harcourts and I am working to have it here on Thursday. . .»

We dined at Ferney with the Duke, Voltaire read us his admirable tragedy which is his masterpiece according to all those who have heard it, even the Duke who, as you know, is not flattering [… ]. Tomorrow we have 18 people for dinner and 12 for supper, so I won't tell you anything tomorrow, I'll tell you everything on Tuesday. The duke has entrusted me with a thousand very obliging things for you [...]."


Villars was thrilled by the welcome given to him by the Pictets during the summer of 1761, Villars, on leaving Geneva, sent Pierre Pictet a warm letter of farewell from Lyon:

I left, Sir, with too much regret, my amiable neighbors to have the strength to take leave of them; but the thanks that I could not give to all three of you at the moment of this separation, I beg you to accept them today; they are most sincere and such as I owe them to all the marks of friendship I have received from you. I will always remember with great pleasure those pleasant evenings I spent in your company; and if anything can console me for being a little distant from you, it is the hope of being able to approach you soon. I flatter myself that Mesdames Pictet and Constant, to whom I offer my respects, will not be sorry, any more than you, sir, to learn that I made my trip to Lyons quite fortunately. I only complain of my cold, which will perhaps oblige me to stop there until it is gone. If you give me news there of you and of your ladies, it will be one more obligation that I will have to you and a new reason for gratitude added to all the sentiments with which I have the honor to be, Monsieur , your most humble and obedient servant. In Lyon, October 20, 1761”.


The duc de Villars gifts. 


Probably in gratitude for these Geneva hospitality and in memory of the pleasures he had shared in Voltaire's theaters, as an actor and as a spectator, the Duke of Villars had taken the habit of sending a copy of his portrait to his guests. Thus another painted portrait of Villars appeared in 2013 on the art market. It came from the descendants of Gabriel Cramer (1703-1793) who was the Geneva publisher of Voltaire, and whose wife, born Claire Delon, was known for her words of 'mind. A handwritten label by 1820 at the back of the “Cramer” portrait also mentioned another version of the same painting kept by the Constant family, in their house in Saint-Jean: “(N.B. The similar one exists among the Constant in Saint Jean)”. 

This is the portrait painting we are presenting today.


The Constant Villa in Saint Jean


Pierre Pictet inherited from his parents a small estate admirably located in Saint Jean, on the heights of the Rhône, whose terrace offered a view of Geneva, the countryside and the Alps, which he completely rebuilt in the 1750s thanks to the fortune of his wife. This house is transmitted in the descent of his only daughter Charlotte. On her death, her husband Samuel Constant retained the usufruct but no longer lived there. The property was rented in 1796 to Nicolas Félix Desportes, Minister resident of France in Geneva, who received Bonaparte there on November 21, 1797 on his way to Rastatt. On the death of Samuel in 1800, his son Charles Constant (1762-1835) inherited it and settled there in 1810 with his family on his return from London. He sold Saint-Jean in 1831 to Princess Barbiano di Belgiojoso (1803-1871), an Italian patriot, who sold it in 1838 to a close relative of the Constants, Madame Guillaume Fatio born Anne Rigaud (1781-1852). The Constant villa, depreciated by the construction of a railway line, was sold one last time in 1856 to the ballerina Carlotta Grisi, who died there on May 20, 1899. It was demolished by a property developer at the beginning of the 20th century.

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